Gbadago, le féticheur venu de Lébé
Connu comme l’un des quartiers les plus populaires de Lomé, Tokoin Gbadago ou Gbadago a commencé à être peuplé vers la fin des années 30 où les loméens ont vu atterrir pour la première fois un avion à l’Aéroport de Lomé qui se situait de 1931 à 1945 à l’emplacement de l’actuel CHU Sylvanus Olympio-ex CHU Tokoin.
A l’époque, Lomé était limitée au nord par Tokoin qui était une grande forêt, au sud par le littoral, à l’ouest par Aflao et à l’est par la cocoteraie. Déplacés en masse pour cet évènement historique qu’était l’atterrissage de ce premier avion, les habitants de la capitale se sont rendus compte que la zone de Tokoin était habitable. Et Gbadago, féticheur de son état était l’un de ses tous premiers habitants.
« Gbadago (…) est venu de Lébé, de la préfecture du Zio, à côté d’Abobo. (…) Il est venu s’installer d’abord à Ahanoukopé, avec son couvent et ses adeptes » racontait dans le Tome I de Si Lomé m’était contée[1] , Etienne Dékpo, ancien cheminot aux Chemins-de-fer du Togo, né à Glidji en 1911 et venu à Lomé en 1930.
A l’époque ou Gbadago s’insatallait à Ahanoukopé – aujourd’hui Hanoukopé, le quartier n’était pas ou peu peuplé. Il le sera à partir de 1928-1930[2] et Gbadago était obligé de chercher un autre coin. C’est ainsi qu’il se dirigea vers Tokoin, qu’on pourrait traduire par « plateau », avec l’accord de Jacob Adjallé, chef d’Amoutivé de 1907 à 1943. « Quand vous vouliez venir ici, vous alliez voir le chef Adjallé, qui vous donnait une parcelle, avec l’accord de Gbadago » soulignait par ailleurs M. Dékpo.
[1] Yves Marguerat et Tchitchékou Péléï, « Si Lomé m’était contée… », Dialogues avec les vieux loméens, Tome 1, PUB, 1992.
[2] Par les fonctionnaires mariés et pères de famille de l’époque.
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